En 1954, une mère de famille demanda à Sofia de donner une instruction religieuse à son fils de sept ans et à deux autres garçons. Sofia avait d’abord refusé, disant qu’elle ne connaissait rien aux enfants.

La mère a persisté et Sofia finit par accepter. Cette expérience avec ces enfants a changé sa vie. Elle a vu chez ces garçons et chez de nombreux autres enfants, dans les années qui ont suivi, une façon d’être en présence de Dieu qui est à la fois unique à l’enfant et un cadeau pour l’adulte qui sait s’arrêter assez longtemps pour le remarquer. Son expérience des Écritures Saintes lui a certainement permis de parler de Dieu avec ces enfants d’une manière inspirée et enthousiasmante. Au cours de ses études à l’université, elle s’était initiée à la manière rabbinique de lire les Écritures, où chacun est assis avec une bible ouverte pour écouter ensemble la Parole de Dieu.

Une amie commune avait présenté Sofia à l’éducatrice Montessori, Gianna Gobbi, qui connaissait bien les jeunes enfants puisqu’elle avait travaillé avec des enfants en classe Montessori pendant 15 ans. Elle connaissait également l’œuvre religieuse de Maria Montessori et l’utilisation de matériel conçu pour les enfants afin de les aider à mieux comprendre la liturgie catholique.

Le premier matériel que Gianna a apporté à Sofia était un petit modèle d’autel et des articles utilisés à la messe.  Sofia et Gianna ont noté la joie exprimée par les enfants, même lors de leurs “essais maladroits”. Cela suffit pour les inciter à poursuivre leur travail et leur observation des enfants dans un environnement préparé appelé “l’atrium” afin de mieux connaître leur nature spirituelle et leur potentiel religieux.

De ce jour à aujourd’hui, Sofia et Gianna nous rappellent constamment de regarder dans l’enfant ce signe d’une vie profondément religieuse – la joie ! – et de toujours nous poser la question :

“Quel visage de Dieu l’enfant nous dit avoir besoin de voir ?”.